Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Le Beurré normand

    Si je vous dis que ce gâteau de ménage rond, légèrement bombé et doré, est des plus léger, vous n'allez pas me croire ! Et pourtant, c'est la vérité !

    beurré normand.jpg

    Il doit son nom de « Beurré normand» non pas à la couleur du peu de beurre que sa fabrication nécessite, mais aux pommes qui le garnissent ! Des Reinettes de préférence, coupées en dés et rissolées, mélangées à des raisins secs macérés dans du Calvados. Le beurre n'occupe dans cette pâtisserie traditionnelle qu’une place parcimonieuse, ne servant qu’à cuire les pommes pour éviter qu’elles ne rendent leur jus en cours de cuisson et à graisser le moule.

    beurré normande 02.png

    Maintenant, à vous de jouer, amis gourmands aux babines alléchées* ! Prévoyez pour1 kg de pommes reinettes, 50 g de raisins de Corinthe, 4 œufs, 1 pincée de sel, 50 g de sucre en poudre, 120 g de farine, 5 centilitres de calvados et 25 g de beurre + 10 g pour le moule.

    beurre normande 03.png

    Laissez macérer 2 heures les raisins secs dans le calvados Pelez les pommes et les couper en dés. Les faire revenir dans le beurre jusqu’à ce qu’elles colorent. Les réserver.

    Fouettez 3 bonnes minutes les jaunes d’œufs avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse. Incorporez progressivement la farine en pluie, puis les dés de pommes et les raisins secs. Montez les blancs en neige avec une pincée de sel et les incorporer délicatement à la pâte. Beurrez un moule à manqué. Versez la pâte dans le moule au deux-tiers de sa hauteur et le placer dans un four préchauffé à 180 °C durant 50 bonnes minutes. Pour savoir s'il est cuit, plantez une lame de couteau dans le gâteau : si elle ressort sèche, le beurré est prêt !

    Démoulez en le retournant sur une grille et à déguster en dessert ou pour le goûter.

    n.b. Pour varier les plaisir, on peut remplacer les pommes par des poires.

    Bon appétit !

     

    * Recette extraite de « Petit dico illustré de la Normandie » de A. Lebrun-Martinez et F ; Martinez, Orep éditions, 2023.

  • 15 août 1769, la naissance d'un empereur

    « C'est à ma mère que je dois ma fortune

    et tout ce que j'ai fait de bien. »

    Napoléon

    15 août 1769. Ajaccio n'est qu'un petit port de la côte ouest de la Corse, une île depuis peu française pour avoir été vendue au roi Louis XV (1710-1774) par la République de Gènes. Ce jour-là, les habitants qui ont conservé leurs coutumes italiennes célèbrent la fête de Ferragosto, le jour de l'Assomption de Marie.

    La toute jeune et très jolie Maria-Letizia Ramolino (1750-1836), l'épouse de Carlo-Maria de Buonaparte (1746-1785) depuis déjà 5 ans, est enceinte de son quatrième enfant.

    LAETIZIA BONAPARTE 2 .jpg

    Malgré une grossesse très avancée, profondément religieuse, elle suit la messe célébrée en l'honneur de la Vierge. Mais à son retour, ressentant les premières douleurs de l'accouchement, elle s'alite. Quelques minutes avant midi, elle donne naissance à un beau garçon qui reçoit le prénom de Napoléone. Une identité que l'intéressé, 27 ans plus tard et devenu Général, choisira de franciser en Napoléon Bonaparte.

    Fille d’un simple capitaine de troupes génoises d’Ajaccio, le destin a fait de Letizia Bonaparte la mère d’un Empereur mais aussi de trois Rois et d’une Reine. Peu impressionnée par la réussite de son fils, elle relativisera notamment toute sa vie ses victoires militaires. Elle s'insurgera aussi contre sa décision de se faire couronner empereur en manipulant au passage le pape Pie VII (1742-1823). Un sacrilège insupportable pour cette femme pieuse ! Elle refusera de participer à la cérémonie d'autant qu'il est prévu qu'elle doive s’incliner devant une Joséphine, future impératrice, qu'elle n'apprécie guère ! Napoléon ordonnera cependant au peintre David de la faire figurer sur le tableau du couronnement. Portant un diadème et un voile sur la tête, elle est placée trônant au centre de la loge principale, entourée de ses dames d'honneur et de ses chambellans …

    LAETIZIA BONAPARTE 3 .jpg

    Le sacre de Napoléon par Jacques-Louis David (1805-1807)

    Élevée par décret du 23 mars 1805 au rang d'altesse impériale, Létizia finira tout de même par s’habituer à l’empire et à la vie de château qu'il lui offre durant 10 ans. Elle demeurera pourtant toujours sur la réserve. Craignant les lendemains de désenchantement, elle est à l’origine de l’expression « Pourvou qu'ça doure ! » (Pourvu que ça dure ») !

    Pour son fils déchu, elle va redevenir une mère aimante, tendre et affectueuse. Elle le suit à l’île d’Elbe et se bat pour lui obtenir de meilleures conditions d’exil lorsqu'il est proscrit à Sainte-Hélène.

    LAETIZIA BONAPARTE .jpg

    Letizia Ramolino Bonaparte « Napoleonis Mater », par Charlotte Bonaparte © Museo Napoleonico, Rome

    C'est à Rome qu'elle apprend sa mort le 5 mai 1821. Elle lui survit quinze ans avant qu'infirme et aveugle, elle s'éteigne le 2 février 1836, à l’âge de 85 ans. En 1860, sa dépouille est transférée à la Chapelle impériale d'Ajaccio construite sur ordre de son petit-fils Napoléon III (1808-1873).

  • Paris et l'olympisme : La corrida de Colombes

    En ce jour dimanche 18 mai 1924, le stade de Colombes est rempli de 50 000 spectateurs pour la finale de « rugby », encore appelé « football-rugby » qui oppose la France aux États-Unis.

    jo de paris 13 stade.jpg

    Stade de Colombes en 1924

    Les tricolores ont décroché le premier titre olympique de l'histoire de l'ovalie à domicile aux jeux de Paris de 1900 où Pierre de Coubertin, passionné par ce sport, l'avait inscrit. A l'époque, seulement trois équipes participaient à la compétition : la France, l'Allemagne et l'Angleterre. Et déjà, ce premier match opposant les Français aux Allemands, s'était déroulé dans une extrême tension, obligeant les organisateurs à faire appel à la police pour protéger les joueurs teutons. Mais on est loin de ce qui allait arriver 20 ans plus tard...

    Trois équipes, la France, les États-Unis et la Roumanie se disputent le titre olympique. Celles des nations britanniques (Irlande, Angleterre, Pays de Galles et Écosse), ont choisi de ne pas participer à la compétition considérant que le rugby était un sport d'hiver et non d'été.

    La Roumanie a été éliminée tour à tour par les deux équipes. Si l'équipe de France part favorite, l'équipe des États-Unis, tenante du titre, affiche une excellente préparation.

    jo de paris 12 rugby 2.jpg

    Dès le début du match, les États-Unis dominent le jeu. L'équipe de France est en échec d'autant qu'elle est rapidement réduite à 13 : deux de ses membres ayant été évacués sur une civière et à l'époque il n'y a pas de remplaçant.

    Rapidement, les joueurs en viennent aux mains et dans les tribunes le mécontentement est général. Les supporters américains trop enthousiastes sont pris à partie. Injures, gifles, coups pleuvent. Les services de secours évacuent 8 blessés.

    jo de paris 12 rugby.jpg

    En quelques minutes, le terrain est envahi. La bagarre se généralise. Des supporters français s'emparent de cailloux et les lancent sur les caméras de télévision. C'est un tel carnage que les organisateurs sont contraints de mettre fin à cette rencontre qui restera dans les mémoires comme "la corrida de Colombes".

    Le score final est sans appel : la France s'incline lourdement 17 à 3. Les supporters français enragent. Après la remise des médailles, au moment où retentit les premières notes de l'hymne national américain, ils sifflent l'équipe des Eagles qui doit retourner aux vestiaires précipitamment sous protection policière.

    Accusé d'avoir entaché l'image des Jeux olympiques, notamment l'idéal de fair-play si cher à Pierre de Coubertin, le rugby est éliminé du programme des éditions suivantes par le Comité International Olympique. Ils n'y reviendra qu'en 2016 à Rio et uniquement dans sa version du jeu à VII et non à XV.

     

     

    Biblio : « Les Jeux Olympiques – Histoires insolites et secrètes » de S. Letouzé, City Éditions, 2024.