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NOTRE BELLE NORMANDIE - Page 2

  • Quel drôle de couvre-chef sur la tête des Normands d'hier  !

    Ce qui est étonnant, ce n'est pas que la « Trois ponts », appelée aussi la « Desfoux » ou la « Deffe » , soit un peu l'Everest des casquettes. Non ! Ce qui est étonnant, c'est que les Normands se soient entichés de ce gratte-ciel, au point de détrôner de dessus leur tête le traditionnel bonnet de coton hérité de leurs ancêtres ?

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    Bien sûr, c'est un couvre-chef qui donne un genre, mais à vrai dire, plutôt un mauvais genre ! Car il n'a que triste réputation ! Emblème de la pègre des faubourgs parisiens, on le trouve sur la tête de tous les marlous, maquereaux, proxénètes et autres souteneurs de ce début de la Belle Époque !

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    La chapellerie Desfoux vers 1865, détail d’une photographie de Charles Marville

    Pourtant à sa naissance, en 1870, sous la Troisième République, des mains du chapelier parisien Antoine Desfoux établi au n° 7 de la rue de la Monnaie, au débouché du Pont-Neuf, ce n'est qu'une innocente casquette de travailleurs. Une casquette de soie noire, souple et surélevée, coiffée d’une calotte relativement épaisse et bouffante qui lui donne une forme évasée à son sommet. Elle est munie d’une visière de cuir arrondie et abaissée sur le front. Ce qui fait sa particularité, c'est sa hauteur ! Entre 20 à 50 centimètres tout de même ! D'ailleurs, on la surnomme « casquette trois ponts » à l'image des trois ponts superposés d'un bateau !

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    A l'origine, le chapelier la destine à ses clients : les laitiers, bouchers, artisans et autres employés du marché aux bestiaux et des abattoirs de la Villette. Et ce sont justement les toucheurs et les maquignons, acheteurs de bestiaux circulant en Normandie, qui vont répandre la « Tripontée » dans nos campagnes. Nos paysans sont tout de suite séduits par cette coiffure du dernier chic, laquelle, ils n'en doutent pas, va leur donner fière allure ! Comme le raconte en 1885 dans sa nouvelle « La Bête à Maît' Belhomme » Guy de Maupassant (1850-1893) « Tous portaient la blouse bleue par-dessus d’antiques et singulières vestes de drap noir ou verdâtre, vêtements de cérémonie qu’ils découvriraient dans les rues du Havre ; et leurs chefs étaient coiffés de casquettes de soie, hautes comme des tours, suprême élégance dans la campagne normande. »  

    La "Trois ponts" sera couramment portée dans la campagne normande jusqu'au début du XXe siècle.

  • Clap de fin pour le Moulin Rose 

    Le 25 février dernier, « Le Moulin Rose », tour à tour salle de bal, dancing, discothèque, restaurant et bar de « plage », a fermé ses portes après 97 années d'existence ! L'établissement mythique, dont le nom est un clin d’œil au grand frère parisien, célèbre cabaret de Montmartre, « Le Moulin Rouge », était le doyen des dancings français.

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    Le Moulin Rose, des origines à aujourd'hui, avec Louis Armstrong (en bas, à gauche) en 1952 sur une scène qui n'a pas changé depuis ! ( Dr-Ouest-France)

    C'est sur les bords de Seine à Belbeuf que la guinguette a vu le jour en 1927. Son propriétaire, Monsieur Blainville le fait construire entièrement sur pilotis, au-dessus de la petit rivière du Becquet qui se jette dans la Seine, au hameau de Saint-Adrien, aujourd’hui rattaché à la commune de Belbeuf, commune de la banlieue rouennaise. «  »Et si on allait danser à Saint-A ? » : c’est ainsi qu'à l'époque on se donnait rendez-vous au Moulin Rose. On y venait nombreux pour danser, notamment le dimanche, jour de l'orchestre, ou profiter du cadre magnifique pour se baigner, faire du pédalo ou des balades en barque.

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    La plage du Moulin Rose dans les années trente. (Photo D.R.)

    Une formule qui a traversé les décennies et qui est de fait l’âme de l’endroit. Durant son existence, le moulin Rose n'a fermé que deux fois, pendant la Seconde Guerre mondiale et durant l'épidémie de Covid-19.

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    Certaines scènes de « Casque d’Or », le film de Jacques Becker sorti en 1952 avec Simone Signoret et Serge Reggiani y ont été tournées. Louis Amstrong, accompagné de l’orchestre de Cozy Cole, s'y est produit en 1955. Comme plus tard l’orchestre latino de Benny Bennet, la revue du Crazy Horse, la Garde républicaine, Herbert Léonard,… Et dernièrement, en 2023, M.Pokora.

    C'est aussi en voisin que le quintuple vainqueur du Tour de France Jacques Anquetil y avait ses habitudes.

  • Une star normande au Salon International de l'Agriculture

    Partir jouer la star à Paris n'est pas pour lui déplaire ! Ni parader seule sur l'affiche de l’événement ! La foule, plus de 600 000 visiteurs attendus, les podiums et les photographes ne l'impressionnent guère, elle a l'habitude ! Déjà l'an dernier, elle a remporté la 73e compétition départementale et décroché la première place de sa catégorie au concours national normand, c'est vous dire !

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    « Oreillette », c'est le nom de cette belle bovine de race normande âgée de 5 ans et mère de 3 veaux dont le lait est transformé en Camembert de Normandie et en Pont-l'Évêque AOP. Elle vient de Briouze, une commune du beau département normand de l'Orne et a été choisie parmi 25 races de vaches françaises pour être l'égérie de ce 60ème salon de l'agriculture 2024 qui se tiendra comme chaque année au Parc des Expositions de la Porte de Versailles du 24 février au 3 mars prochains.

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    Oreillette chez elle en Normandie

    Faut dire que la belle est conforme aux standards de sa race, la troisième race bovine de France avec près de 6 000 troupeaux et 190 000 têtes et aussi la plus connue du grand public. Ses atouts ? Une bonne longueur de dos, de bons aplombs, de solides mamelles, une robe tricolore (caille, brun et blond) et des lunettes autour des yeux.

    En attendant de prendre la route pour rejoindre la capitale, « Oreillette » se laisse chouchouter à la ferme. Rien n'est trop beau pour elle : soins esthétiques, shampooings, brossages,... Et un régime alimentaire de choix avec farine et tourteaux de soja sans OMG.

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    Oreillette au milieu de ses éleveurs François et Lucie Foucault

    Son nécessaire de beauté va la suivre dans son voyage : brosses, licol, collier, compléments alimentaires... Et pour qu'elle reste au mieux de sa forme, chaque jour, elle va avoir droit à deux traites et quelques  promenades pour dégourdir ses pattes.

    Car sur place, il lui reste à gagner le prestigieux Concours général agricole qui récompense les meilleurs animaux du terroir français !