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NOTRE BELLE NORMANDIE - Page 2

  • La Seine-Maritime s'enflamme pour les Jeux

    La flamme olympique des jeux de Paris 2024 sera à Rouen le 5 juillet prochain. Elle passera notamment devant les deux monuments incontournables de la ville, la cathédrale Notre-Dame et le Gros-Horloge, avant de continuer sa route en Seine-Maritime pour rejoindre la ville du Havre en fin de journée.

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    Symbole de paix, de l'unité et de la sportivité, elle est censée, selon la volonté du baron Pierre de Coubertin (1863-1937), rénovateur des Jeux olympiques de l'ère moderne, faire le lien avec les Jeux de la Grèce antique.

    En effet, selon la mythologie, puisant sa source auprès des dieux, le feu né des rayons du soleil était attiré dans une skaphia, miroir parabolique de l'Antiquité tenu par des jeunes filles vierges. Signe de pureté, il brûlait devant les temples comme devant celui d'Olympie où se tenaient les Jeux.

    Bien que la célébration des premiers jeux de l'ère moderne eut lieu à Athènes en 1896, la flamme olympique n'est apparue pour la première fois qu'en 1928 lors des Jeux olympiques d'été d'Amsterdam (Pays-Bas).

    Ce n'est que 8 ans plus tard que le cérémonial de son allumage et des relais de sa torche aurait été proposé par Carl Diem (1882-1962), théoricien du sport et secrétaire général du Comité d'Organisation des JO d'été de Berlin de 1936. C'est lui qui aurait eu l'idée d'adapter l'ancien rituel des messagers olympiques qui annonçaient aux provinces de la Grèce antique le début de la trêve sacrée pendant les jeux. Sa proposition d'une flamme allumée à Olympie devant les ruines du temple d'Héra puis transportée à l'aide d'une torche à travers les continents jusqu'à la ville hôte des Jeux ne pouvait que séduire l'Allemagne nazie d'Hitler.

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    Enriqueta Basilio, première femme à allumer le chaudron avec la flamme olympique lors des JO de Mexico en 1968



    En 2009, sur décision du CIO, le chemin de la torche va se réduire à un circuit à l'intérieur du pays hôte.

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    Torches olympiques exposées au Musée olympique à Lausanne en Suisse.

    Pour la petite histoire, alimentée par des cartouches de propane, la flamme olympique millésime 2024 brûle au "gaz biosourcé". À la disposition des 10 000 porteurs-relais, pas moins de deux milles torches en acier recyclé (1.500 pour les JO et 500 pour les Jeux paralympiques), dessinées par le designer français Mathieu Lehanneur et conçues pour résister au vent et à la pluie. A chaque ville-étape, le dernier porteur du jour embrase un "chaudron" composé d'un anneau comme suspendu au-dessus d'un socle métallique avec un effet rappelant des ondes et des vagues.

    Ce n'est qu'au dernier jour du relais, le 26 juillet, que la flamme embrasera la vasque qui se substituera au "chaudron" lors de la cérémonie d'ouverture.

  • Quel drôle de couvre-chef sur la tête des Normands d'hier  !

    Ce qui est étonnant, ce n'est pas que la « Trois ponts », appelée aussi la « Desfoux » ou la « Deffe » , soit un peu l'Everest des casquettes. Non ! Ce qui est étonnant, c'est que les Normands se soient entichés de ce gratte-ciel, au point de détrôner de dessus leur tête le traditionnel bonnet de coton hérité de leurs ancêtres ?

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    Bien sûr, c'est un couvre-chef qui donne un genre, mais à vrai dire, plutôt un mauvais genre ! Car il n'a que triste réputation ! Emblème de la pègre des faubourgs parisiens, on le trouve sur la tête de tous les marlous, maquereaux, proxénètes et autres souteneurs de ce début de la Belle Époque !

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    La chapellerie Desfoux vers 1865, détail d’une photographie de Charles Marville

    Pourtant à sa naissance, en 1870, sous la Troisième République, des mains du chapelier parisien Antoine Desfoux établi au n° 7 de la rue de la Monnaie, au débouché du Pont-Neuf, ce n'est qu'une innocente casquette de travailleurs. Une casquette de soie noire, souple et surélevée, coiffée d’une calotte relativement épaisse et bouffante qui lui donne une forme évasée à son sommet. Elle est munie d’une visière de cuir arrondie et abaissée sur le front. Ce qui fait sa particularité, c'est sa hauteur ! Entre 20 à 50 centimètres tout de même ! D'ailleurs, on la surnomme « casquette trois ponts » à l'image des trois ponts superposés d'un bateau !

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    A l'origine, le chapelier la destine à ses clients : les laitiers, bouchers, artisans et autres employés du marché aux bestiaux et des abattoirs de la Villette. Et ce sont justement les toucheurs et les maquignons, acheteurs de bestiaux circulant en Normandie, qui vont répandre la « Tripontée » dans nos campagnes. Nos paysans sont tout de suite séduits par cette coiffure du dernier chic, laquelle, ils n'en doutent pas, va leur donner fière allure ! Comme le raconte en 1885 dans sa nouvelle « La Bête à Maît' Belhomme » Guy de Maupassant (1850-1893) « Tous portaient la blouse bleue par-dessus d’antiques et singulières vestes de drap noir ou verdâtre, vêtements de cérémonie qu’ils découvriraient dans les rues du Havre ; et leurs chefs étaient coiffés de casquettes de soie, hautes comme des tours, suprême élégance dans la campagne normande. »  

    La "Trois ponts" sera couramment portée dans la campagne normande jusqu'au début du XXe siècle.

  • Clap de fin pour le Moulin Rose 

    Le 25 février dernier, « Le Moulin Rose », tour à tour salle de bal, dancing, discothèque, restaurant et bar de « plage », a fermé ses portes après 97 années d'existence ! L'établissement mythique, dont le nom est un clin d’œil au grand frère parisien, célèbre cabaret de Montmartre, « Le Moulin Rouge », était le doyen des dancings français.

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    Le Moulin Rose, des origines à aujourd'hui, avec Louis Armstrong (en bas, à gauche) en 1952 sur une scène qui n'a pas changé depuis ! ( Dr-Ouest-France)

    C'est sur les bords de Seine à Belbeuf que la guinguette a vu le jour en 1927. Son propriétaire, Monsieur Blainville le fait construire entièrement sur pilotis, au-dessus de la petit rivière du Becquet qui se jette dans la Seine, au hameau de Saint-Adrien, aujourd’hui rattaché à la commune de Belbeuf, commune de la banlieue rouennaise. «  »Et si on allait danser à Saint-A ? » : c’est ainsi qu'à l'époque on se donnait rendez-vous au Moulin Rose. On y venait nombreux pour danser, notamment le dimanche, jour de l'orchestre, ou profiter du cadre magnifique pour se baigner, faire du pédalo ou des balades en barque.

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    La plage du Moulin Rose dans les années trente. (Photo D.R.)

    Une formule qui a traversé les décennies et qui est de fait l’âme de l’endroit. Durant son existence, le moulin Rose n'a fermé que deux fois, pendant la Seconde Guerre mondiale et durant l'épidémie de Covid-19.

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    Certaines scènes de « Casque d’Or », le film de Jacques Becker sorti en 1952 avec Simone Signoret et Serge Reggiani y ont été tournées. Louis Amstrong, accompagné de l’orchestre de Cozy Cole, s'y est produit en 1955. Comme plus tard l’orchestre latino de Benny Bennet, la revue du Crazy Horse, la Garde républicaine, Herbert Léonard,… Et dernièrement, en 2023, M.Pokora.

    C'est aussi en voisin que le quintuple vainqueur du Tour de France Jacques Anquetil y avait ses habitudes.