C'est en Seine-Maritime, à Rouen, que se trouve le plus grand cimetière britannique de France. Il s'agit du cimetière Saint-Sever, un cimetière à l'origine réservé aux habitants de la rive gauche de la Seine, et qui, bien que situé en grande partie sur le territoire de la commune voisine du Petit-Quevilly, appartient à la ville de Rouen depuis 1909.
Durant la Première guerre mondiale, la capitale de la Normandie avait été choisie comme base arrière des troupes anglaises. Tous les blessés de l’armée britannique victimes des armes meurtrières de l'ennemi et notamment de son artillerie, sont dirigés vers les hôpitaux militaires de la périphérie rouennaise de Grand-Quevilly, Saint-Étienne-du-Rouvray et Sotteville-lès-Rouen. Et, à partir de 1914 et durant toute la durée de ce conflit, les soldats tués au combat vont être inhumés au cimetière Saint-Sever.
Au total, ce chiffre qui donne le vertige : 11 436 corps d'hommes et de femmes, de soldats, d'infirmières, de pasteurs et de travailleurs venus de tout le Commonwealth et originaires du Royaume-Uni, des Indes orientales, d’Égypte, d’Australie, d’Afrique du Sud, de Birmanie, de Nouvelle-Zélande, d'Inde ou de Chine sont enterrés dans ce cimetière aux côtés de plusieurs centaines de soldats français.
Lors de la Seconde guerre mondiale, ce cimetière St-Sever a également accueilli les dépouilles des soldats britanniques tués dans la région rouennaise et celles des soldats canadiens blessés durant la tentative de débarquement allié à Dieppe le 19 août 1942 et décédés à l’Hôtel Dieu de Rouen.
En reconnaissance du lourd tribut humain payé, en 1921, cinq hectares du cimetière St-Sever sont devenus officiellement territoire britannique. C'est ainsi qu'aujourd'hui, l'endroit, aménagé par l’architecte paysagiste anglais Réginald Blomfield (1856-1942), est soigneusement entretenu par les jardiniers du Commonwealth War Graves Commission.
Au cœur de ce cimetière se dresse le monument aux morts de la ville de Rouen dû à Georges Lisch (1869-1960) et Raoul Verlet (1857-1923) inauguré le 11 novembre 1924 et mettant à l'honneur les 6000 soldats rouennais qui ont péri durant la guerre 14/18.