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  • Et badadi et badadoit...

    Auguste Badoit (1796-1858) est un ligérien représentant en soierie qui, constatant le fort engouement que suscite le thermalisme, décide de se lancer à 36 ans dans l’exploitation des eaux de Saint-Galmier réputées pour leurs vertus médicinales et jusqu’alors uniquement consommées sur place par les curistes.

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    Buste d'Auguste Badoit - Office de tourisme de Saint-Galmier

    Bien que connue depuis l'Antiquité, la notoriété de cette pétillante eau auvergnate s'est enflammée en 1778, quand le médecin honoraire du roi Louis XVI (1754-1793) en personne, Marin Richard de Laprade (1744-1797) en fait l'éloge, la qualifiant d’ «d'eau apéritive et exhilarante », autrement dit qui stimule l’humeur et l’esprit, allant même jusqu'à la comparer au Champagne. C'est ainsi qu'au fil des ans, prendre les eaux devient tendance.

    En 1837, Auguste Badoit, en homme avisé, cherche des commanditaires et signe un bail à ferme avec la ville de Saint-Galmier (Loire) pour l’exploitation de l'une des sources, celle de la Fontfort située au-dessus de la plaine du Forez. Très vite ensuite, pour neutraliser la concurrence, il achètera les sources voisines qui porteront toutes désormais son nom.

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    Entrepreneur habile et précurseur, il comprend que, pour exister face aux grandes stations de thermalisme que sont celles notamment Vichy et Évian, son eau doit marquer sa différence. Il a alors cette idée originale du « thermalisme à domicile » : l'eau de Badoit sera la première eau minérale naturelle commercialisée en bouteilles ! Et il va dès lors s'employer à la commercialiser de plus en plus loin : d’abord dans les petits commerces locaux, principalement les pharmacies mais aussi certaines petites épiceries, puis dans la région lyonnaise et enfin jusqu’à Paris, Marseille et Nice et quelques grandes villes européennes.  Et ça marche ! A sa mort en 1858, on estime à 1,5 million le nombre de bouteilles écoulées par an, un chiffre exceptionnel pour l’époque. Un siècle plus tard, en 1958, la production annuelle atteint les 37 millions de bouteilles.  Un succès qui doit aussi beaucoup aux nombreuses campagnes publicitaires initiées dès 1842 et reprises ensuite avec succès par ses successeurs !

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    L'eau de Badoit a été reconnue d'utilité publique par l'Académie de médecine en 1897. A partir des années 1950, elle quittera définitivement les pharmacies pour être commercialisée dans les grandes surfaces.

    P.S. L'étymologie du patronyme « badoit» serait issu de l'ancien français « badois » signifiant « niais ». Bien loin de l'être Monsieur Badoit !

     

     

     

    Biblio. « Made in France » - France-Loisirs, 2011.

  • Du vélocipède au vélo de course, une histoire qui roule...

    Aujourd'hui, c'est l'arrivée à Paris, sur les Champs-Élysées, du Tour de France 2022  ! Un événement qui va être suivi par des millions de passionnés ! Les coureurs ne sont pas les seules stars de cette épreuve sportive. Les technologies d'aujourd'hui ont fait de leurs engins de véritables bêtes de course ! Des machines d'exception qui n'ont plus rien à voir avec leur lointain ancêtre né en 1817 de l'imagination de Karl Drais von Sauerbronn (1785-1851).

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    Le vélocipède ou draisienne de Karl Drais

    Également appelé « draisienne », son vélocipède tirait son nom du latin « velox » signifiant « rapide » et de « pes, pedis » pour « pied ». Soit littéralement, un engin permettant de se déplacer plus vite qu'à pied et avec moins d'efforts. En bois avec deux roues alignées, on le faisait avancer en poussant sur le sol avec ses pieds et on le dirigeait à l’aide d’un levier qui permettait d’orienter la roue avant. Un sorte de trottinette au confort rudimentaire qui fut cependant très apprécié à sa sortie par les aristocrates français et anglais.

    En 1839, l'écossais Kirkpatrick MacMillan (1812-1878) a l'idée d'y ajouter des pédales actionnant une roue motrice à l'arrière. Il est ainsi le premier à imaginer un déplacement en équilibre avec des mouvements de va-et-vient des jambes.

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    La machine de Pierre Michaux

    Quelques années plus tard, en 1861, en France, Pierre Michaux (1813-1883) aidé de son fils Ernest dotent le vélocipède d'un pédalier sur la roue avant .C'est un succès ! Une presse spécialisée « Le Vélocipède illustré » se développe et le 7 novembre 1869, le magazine est à l'initiative de la première course de fond entre Paris et Rouen, soit 123 km ! Elle va réunir 120 concurrents dont quatre dames.

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    La première course cycliste Paris-Rouen

    D'ores et déjà, le cyclisme est en marche et la première bicyclette voit le jour en 1880 avec l'intégration d'un pédalier entraînant une chaîne qui actionne la roue arrière. Une apparition cependant occultée par celle du dangereux "Grand-bi" doté d'une roue avant d'un très grand diamètre et une roue arrière beaucoup plus petite. En 1884, il est heureusement supplanté par la "Rover Safety Bicyle" ou bicyclette de sécurité, ancêtre de la bicyclette moderne, qui, avec ses deux roues plus petites, limitent significativement les risques de chute.

    Aujourd'hui, grâce à ses vertus écologiques, la bicyclette est plus que jamais un symbole de liberté et de modernité.  De nouvelles voies de circulation lui sont dédiées, des machines à assistance électrique sont mises à disposition également en  location, tout un arsenal destiné à encourager et son développement et sa pratique.  

  • Un trait d'union qui change tout !

    Belle mère ou belle-mère ? Beau père ou beau-père ? Beaux parents ou beaux-parents ? On peut être l'un ou l'autre ou les deux à la fois ! Un simple trait d'union et l'on ne parle plus d'esthétique mais de parenté.

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    En la matière, sous l'Antiquité, pour désigner une belle-mère, on employait le terme de « marastre » issu du bas-latin « matrasta », lui-même du latin classique « mater » signifiant « mère ». (Les termes de « parastre » et « fillastre » pour beau-père et belle-fille ont aujourd'hui complètement disparu). Ce n'est qu'à partir du Moyen Âge que le suffixe  « -astre » devenu « âtre » avec le temps », ayant pris le sens péjoratif de mère dénaturée ou mauvaise mère qu'on lui connaît aujourd'hui, va progressivement être remplacé par le préfixe « beau- » désignant plutôt l'affection et le respect que l'esthétisme. En effet, issu du latin « bellus », il signifie à la fois joli, superbe, charmant, élégant, ravissant mais aussi aimable, délicat, bon, distingué et noble. Pour désigner un membre de la famille qu'on chérit, on va dès lors s'adresser à lui en ces termes « bele suer, bele amie, biaux dous fils ». Un peu comme on dit « chère madame » ou « cher ami ».

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    « Belle-mère »ou cactus « Echinocactus grusonii »

    A savoir que le terme « bru » est issu du bas-latin des balkans « brutis » (belle-fille). Il a été introduit par les Goths au IIIe siècle et a supplanté le latin « nurus ». De même, « gendre » vient de « generum », accusatif du latin « gener » (mari de la fille), de la famille de gignere (engendrer). Dans les registres paroissiaux, on trouve quelquefois la mention « fils en loy». « En loy » a ici le même sens que « par alliance ». Nos voisins anglo-saxons utilisent aujourd'hui encore les termes de « mother in law », « father in law » et « brother in law ».

     

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    La voiturette-tandem de Léon Bollée

    Par métaphore péjorative, la « belle-mère », c'est aussi en botanique l'autre nom du cactus « Echinocactus grusonii » dont les épines sont particulièrement nombreuses et fortes. C'est en argot professionnel une épingle à nourrice pour les costumières, une remorque dans le transport routier ou une grille d'effaçage pour les dessinateurs quand ils travaillaient sur du papier. On trouve également dans le bâtiment le « test de la belle-mère », un test de résistance d'une vitre, d'une porte, d'un garde-corps,... par chute ou lancement d'un sac rempli de billes d'acier. C'est encore en politique québécoise un ancien premier ministre venant embarrasser son ancien parti par des critiques ou des déclarations incendiaires. Quant à la « Tue belle-mère », c'est le surnom donné à la « voiturette » inventée par Léon Bollée (1870-1913) en 1896. Un véhicule à trois roues où le passager, placé à l'avant, était dans une position qui le rendait particulièrement vulnérable.