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  • La croix de Saint-Olaf sur le drapeau normand

    On la retrouve sur les drapeaux des pays nordiques comme le Danemark, la Suède, la Norvège, l'Islande ou la Finlande. Elle porte le nom de "croix scandinave" ou de "croix de Saint-Olaf", du nom de ce roi norvégien de 1015 à 1028 qui s'était mis en tête d'extirper le paganisme de son royaume.

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    Carte de pays et régions en Europe du Nord utilisant la croix scandinave dans leur drapeau

     

    La croix scandinave, c'est une croix grecque, aux quatre branches égales ou à peu près égales, dont la branche située dans la partie flottante a été prolongée exagérément pour créer un effet décoratif et corriger l'effet d'optique qui la ferait apparaître plus courte parce qu'elle est celle qui bouge le plus au vent.

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    Statue de Saint Olaf - Ytterselö churc

    Saint Olaf ou Olaf II de Norvège naquit en Norvège vers 995 mais c'est à Rouen, en 1014 que ce viking fut baptisé par l'archevêque Robert le Danois (+ v.1037), frère du duc Richard II Duc de Normandie (v. 930-996). De retour dans son pays en 1016, il se met en tête d'en extirper le paganisme, pour faire du christianisme la religion de son pays.

    Une église de la ville de Rouen lui a été dédiée. Construite en 1926 rue Duguay-Trouin, à l'initiative d'une mission norvégienne, afin de permettre la pratique du culte luthérien aux marins en escale dans le port tout proche, elle reçut officiellement en 1937 la dédicace à saint Olaf, saint patron de la Norvège.

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    Le drapeau à croix de Saint-Olaf créé par Jean Adigard des Gautries en 1937

    Comme la Normandie, si elle a un blason n'a pas vraiment de drapeau, en 1937, le normand Jean Adigard des Gautries (1889-1974) en dessine un fait, d'une croix de saint Olaf jaune sur fond rouge. Cet érudit, spécialiste des Vikings, ardent défenseur de l’unité de la Normandie, qui a vécu en Norvège et au Danemark, tentera en vain de hisser son drapeau au-devant de son combat. Mais la gloire ne se décrète pas. Les Léopards du blason normand vont garder leur part de lion !

     

     

    "La Normandie pour les nuls" de Ph. Simon - First-Ed., 2017

  • Tripes à la crème d'Avranches

    Les tripes ! C'était, dit-on, le péché mignon de Guillaume le Conquérant (1028-1087) ! Un plat de luxe que le Duc de Normandie, qui avait fait bâtir à Caen un château et deux abbayes, dégustait en salivant. "À la mode de Caen", elles sont traditionnellement assaisonnées de graisse de bœuf, de carottes et d'oignons, d'un clou de girofle et d'une bonne rasade de calvados avant d'être mises sur le feu pour cuire lentement, durant de longues heures !

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    Mais les tripes normandes, ce ne sont pas seulement celles de Caen ! A plus d'une heure de route de là, sur le littoral sud du département de la Manche, la cité d'Avranches, capitale du peuple celte des Abrincates, revendique elle-aussi "sa" spécialité de tripes.

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    Les tripes d'Avranches* mijotent quant à elles dans la crème fraîche. Normandie oblige ! Pour vous, amis gourmands aux babines alléchées, voici cette recette à déguster avec gourmandise.

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    Pour 1kg de tripes cuites, il vous faut 2 oignons, 1 verre de crème fraîche, 50 g de beurres, du sel et du poivre.

    Couper les tripes en morceaux d'un centimètre d'épaisseur. Faire fondre 25 g de beurre dans une cocotte. Y mettre les morceaux de tripes et les oignons hachés. Saler et poivrer. Recouvrir avec la crème fraîche. Laisser cuire 2 heures à feu doux. Ajouter le reste du beurre avant de servir. Bon appétit !

     

     

    * Recette issue du "Manuel de cuisine normande" de S. Charriot - Ed. Harriet, 1987.

  • La destinée tragique de l'ormeau ferré de Gisors

    Au XIIe siècle, grâce à sa proximité avec la frontière, Gisors, ancienne capitale du Vexin normand, est un lieu de rencontre entre les souverains anglo-normands et les rois de France. Trois traités entre la France et l’Angleterre y furent signés en 1113, 1158 et 1180. Le château de Gisors est l’une des forteresses les plus connues de l’architecture militaire du XIIe siècle. Déjà avant cette date, Gisors "Gisus-Ritum", signifiant "homme du gué-sur-l’Epte", était un camp retranché dépendant du château de Neaufles-Saint-Martin dans la vallée de l’Epte.

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    Le 15 août 1188, Henri II Plantagenêt (1133-189) et Philippe Auguste (1165-1223) se retrouvent dans un vaste champ situé non loin de la ville pour y parler de paix. Il y a là un orme immense, rond, verdoyant et très beau, qui donne en été un ombrage agréable et qu'Henri affectionne particulièrement. Pour le consolider et garantir sa pérennité, il l'a d'ailleurs fait renforcer de plaques de fer et d'airain.

    Les Anglo-normands s'installent confortablement à l'ombre du large feuillage et se gaussent de ces français qui, en contrebas, cuisent, enfermés dans leurs armures chauffées à blanc par un soleil de plomb.

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    Au troisième jour de ce traitement, ces derniers n'en peuvent plus et foncent les armes à la main en direction des moqueurs, qui se replient dans un désordre indescriptible vers les murailles de Gisors. Une fois maîtres du terrain, les Français se jettent sur le pauvre "ormeau ferré",  l'abattent sans autre forme de procès et le découpent en rondelles !

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    « La rupture de l’Orme » est attestée dans un manuscrit de l’époque qui relate : « Hors de la ville, il y avait un orme rond, verdoyant et beau, qui donnait en été un ombrage agréable ; les hommes du Roi, par stupidité, le découpèrent pièce à pièce".

     

    Biblio. "Normandie Médiévale" - Le Routard - Hachette, 2018.