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filiation

  • Quelle famille !

    « J'ai épousé une veuve ayant une grande fille. Mon père en tomba amoureux et l'épousa. Il devint ainsi mon gendre. Ma belle-fille devint du coup ma belle-mère.

    Ma femme eut de notre mariage un fils, qui devint le beau-frère de mon père et l'oncle de son propre père : moi (puisqu'il est le frère de ma belle-mère).

    La femme de mon père ayant eu un fils à son tour, cet enfant est à la fois mon frère et mon petit-fils (puisqu'il est le fils de ma belle-fille). Si bien que ma femme est également ma grand-mère.

    Donc je suis à la fois le mari et le petit-fils. Or, comme le mari de la grand-mère, c'est le grand-père, je suis donc... mon propre grand-père. »

    Mark Twain (1835-1910)

     

    Si la notion de parenté est importante pour qui veut établir une descendance, la caractériser ne va pas toujours de soi ! D'autant que le vocabulaire que l'on utilise pour ce faire est des plus imprécis.

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    « Chroniques de Nuremberg » d'Hartmann Schedel - Arbre de parenté (1493)

    Bien sûr les termes de base que sont « fils », « fille », « père » et « mère », « époux » et « épouse » ne sont susceptibles d'aucune équivoque. Ils désignent un unique lien de parenté. Mais il en va différemment des autres...

    Ainsi, si « frère » et « sœur » qualifient des personnes issues d'une même père et d'une même mère, l'usage actuel veut qu'ils soient également utilisés pour désigner les « demi-frères » et « demi-sœurs », c'est-à-dire deux personnes qui n'ont en commun non pas deux mais un seul parent, soit leur père, soit leur mère. Or, il conviendrait d'employer pour ceux qui n'ont qu'un père en commun les termes de « frère et sœur consanguins », pour ceux qui n'ont qu'une mère en commun ceux de « frère et sœur utérins » et pour ceux qui ont à la fois le même père et la même mère ceux de « frères et sœurs germains ».

    Dans le même esprit, le terme « beau-père » désigne à la fois le père du conjoint et le second époux de la mère. Celui de « belle-sœur » est employé aussi bien pour désigner la sœur du conjoint que l'épouse du frère et même l'épouse du frère du conjoint.

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    On peut ajouter qu'autrefois, en matière de filiation, certains prêtres distinguaient l'enfant dit « légitime » c'est-à-dire conçu et né pendant le mariage de ses parents, de celui dit « naturel et légitime » conçu quant à lui avant le mariage de ses parents.

    Parmi les enfant illégitimes, on différenciait le bâtard simple ou ordinaire, quelquefois désigné sous l'expression latine « ex soluto et soluta », c'est-à-dire « né d'un homme et d'une femme libres » soit d'un couple qui pouvaient donc s'unir ensemble devant Dieu, du bâtard adultérin, l'enfant dont l'un au moins de ses parents se trouvait déjà engagé dans un mariage. Le bâtard incestueux était issu des œuvres d'un père et d'une mère entre lesquels il existait un sérieux empêchement au mariage en raison soit de leur parenté soit d'un engagement par vœu de chasteté. L'enfant de ce couple était alors désigné par la locution latine « ex incestuoso aut nefario coïtu », c'est-à-dire « né d'une union incestueuse ou scandaleuse ».

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    Pour finir, cerise sur le gâteau, parlons des cousins. D'une façon générale, le cousin est l'enfant de l'oncle ou de la tante d'une personne. Sont qualifiés de cousins « au premier degré » ou cousins « germains », c'est-dire issus du même « germe », les cousins issus de mêmes grands parents. Leurs enfants respectifs sont des « cousins au second degré » ou des « cousins issus de germains ». Les générations suivantes sont seulement qualifiées de cousins au « troisième », « quatrième » degré mais ne sont plus qualifiés de germains. À une génération d'écart, les cousins de ses propres parents sont des « grands cousins » et les enfants de ses propres cousins sont des « petits cousins ». De même, à deux générations d'écart, les cousins de ses propres grand-parents sont des « arrière grands cousins »  et les petits-enfants de ses propres cousins sont des « arrières-petits cousins ».

    A noter que « cousin utérin » se dit d'un cousin issu d'un frère utérin ou d'une sœur utérine de son père ou de sa mère. Le « cousin consanguin » se dit d'un cousin issu d'un frère consanguin ou d'une sœur consanguine de son père ou de sa mère. « Cousin issu de germain » s'emploie pour désigner deux cousins qui ont un bisaïeul en commun, c'est-à-dire un arrière-grand-père ou une arrière-grand-mère. De même, leurs enfants sont qualifiés de « petits-cousins » ou « cousins issus de cousins issus de germains ». Et leurs enfants de leurs enfants « d'arrières-petits-cousins », etc...

    Le terme « doubles cousins » s'emploie pour désigner des cousins à la fois paternels et maternels et celui de « cousins par alliance » pour les cousins de son conjoint.

    A suivre...

     

     

    Biblio. « La généalogie pour les nuls » de F. Christian, First-Edition, 2007.