Quand Napoléon, alors Premier Consul, décide d’envoyer par mer une grande expédition afin de prendre pied sur la côte sud encore inoccupée de l’Australie, continent que l’on appelait alors Nouvelle Hollande, il ignorait le trésor qu’allait lui ramener ses marins !
La Nouvelle Hollande
Nous sommes le 19 octobre 1800. La mission est confiée au Capitaine Nicolas Baudin (1754-1803) qui rentre d’un grand voyage aux Antilles.
Nicolas Baudin
Lui et son équipe, composée de 24 savants (astronomes, géographes, minéralogistes, botanistes et zoologistes), assisté de dessinateurs et de jardiniers, s’embarquent du Port normand du Havre à bord de 2 navires, le « Géographe » et le « Naturaliste ».
Le « Géographe » et le « Naturaliste »
Le voyage va durer plus de 3 ans. Il sera des plus meurtriers : le scorbut, la dysenterie, la fatigue et les privations déciment l’équipage à commencer par son commandant, Nicolas Baudin, qui meurt de tuberculose le 16 septembre 1803 sur le chemin du retour à l’Ile de France, aujourd’hui l’Ile Maurice.
Le Port du Havre au XVIIIe siècle
Seuls 6 scientifiques vont finalement rentrer au port de Lorient le 21 mars 1804. La mission est cependant une éclatante réussite scientifique. Dans les cales des navires, une centaine d’animaux vivants, presque tous inconnus, une foule de quadrupèdes et d’oiseaux empaillés, des milliers d’échantillons de minéraux, douze cartons de notes, d’observations et de carnets de voyages, plus de 1500 esquisses et peintures et 70 grandes caisses contenant des dizaines de milliers de spécimens de plantes inconnues, parmi lesquels… les premiers Mimosas qui furent plantés dans le parc de la Malmaison, où ils fleurirent pour la première fois en 1811.
Mimosa argenté
Jusqu’au XIXe siècle, on « la » nomma « mime » au féminin, tant sa sensibilité était grande !
Puis le masculin s'imposa pour définir cet arbrisseau odorant, duveteux, mais si fragile.
Pendant longtemps, le Mimosa ne quittera pas les serres et les orangeries où, bien abrité, il demeurait une curiosité rare. Ce n’est que sous le Second Empire (1852-1870) qu’on va le cultiver en pleine terre sur les côtes de Provence où il s’épanouit depuis, de décembre à mars.
Biblio. « Le mimosa, la douceur du bout du monde » de J. Brosse – Historia n°436