Au nord de la ville du Havre, le cap de la Hève, situé sur les hautes falaises crayeuses du Pays de Caux, marque l'extrémité sud de la Côte d'Albâtre et l'extrémité nord de la baie de Seine. Il culmine à 100 mètres au-dessus de la Manche et protège l'anse de Sainte-Adresse. Avançant autrefois beaucoup plus loin dans la mer, à son extrémité s'étaient regroupés les habitations du port de pèche de St-Denis-Chef-de-Caux emporté par la mer en 1370. A noter que le nom « hève » pourrait être une autre graphie du normand « havet » signifiant pic, crochet et, par ellipse, celui qui utilisait un tel outil.
Réputé très dangereux pour la navigation, le cap de la Hève est, dès le XIVe siècle, équipé d'une « tour à feu » qui demeurera pendant quatre siècles la seule de la côte Normande. Sur les ordres du roi Charles V (1338-1380), elle est construite en 1364 sur le groin de Caux, langue de terre située en avant du cap Cette tour dite « des Castillans » du nom d'une colonie espagnole très ancienne qui avait fait souche dans ce port, disposait à son sommet d'un foyer où l'on brûlait du bois.
Détruite suite à un effondrement de la falaise, elle fait place le 1er novembre 1775 à deux phares identiques de 17 mètres de hauteur chacun bâtis à une centaine de mètres de la falaise. Électrifiés dès 1863, les premiers de France, des lampes à incandescence y sont installées en 1924 offrant ainsi une portée lumineuse de 26 milles, ce qui fait d'eux les plus puissants d’Europe. Le lieu devient aussi une promenade à la mode, des restaurants s'ouvrent et l'accès est facilité par le tramway. Ils furent détruits pendant la guerre en 1944.
L'actuel phare de la Hève est l’œuvre de l'architecte normand Henri Colboc (1917-1983). Culminant à 102 mètres au-dessus de la mer. Sa tour octogonale mesure plus de 32 mètres de hauteur. Un escalier de 161 marches mène à sa lanterne. Mis en service le 8 octobre 1951, son sommet est couronné en 1975 par un radar qui couvre les approches du port et le chenal. Automatisé en 1988, il a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques le 24 novembre 2010.
Henri Colboc est diplômé en 1942 de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et en 1943 de l'Institut d'urbanisme de Paris après soutenance d'une thèse sur « L'évolution du Havre de Grâce ». Second grand Prix de Rome en 1944, il reçoit quatre ans plus tard le prix Delano and Aldrich/Emerson Fellowship de l'American Institute of Architects et part travailler aux États-Unis. En 1954, il est nommé Architecte Conseil auprès du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Parmi ses réalisation, outre sa participation à l'équipe d'architectes du Parc des Princes en 1972, on peut citer le Phare de la Hève, l’Église St-Michel du Havre (1964), l'église Notre-Dame de la Salette de Paris (1965), laquelle a été labellisée "Patrimoine du XXe siècle", l'église du Christ Ressuscité de Bondy (1965) et l'Hôpital Jean-Verdier de Bondy (1975).
L'Architecte Henri Colboc (1917-1983)
Henri Colboc est mon cousin au 7ème degré. Notre ancêtre commun, Pierre Castelain (1642-1727), natif d'Houquetot (Seine-Maritime), vivait à Bornambusc (Seine-Maritime). Il s'était marié trois fois et avait eu 13 enfants. Henri Colboc descend de son avant-dernier enfant, Pierre Isaac Castellain (ca 1695-1773) et de son union le 26 novembre 1726 à Bornambusc avec Anne Blondel (1705-1785). Je descends quant à moi de sa fille aînée Marie Castelain (1673-1710) et de son union vers 1690 avec Pierre Dufrenne.