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MA BOITE A OUTILS - Page 5

  • Du sang bleu dans les veines

    On ne descend pas tous en ligne directe d'une famille noble. Et pour être honnête, on a souvent dans sa généalogie plus d'ancêtres roturiers que de seigneurs. Cependant, il est tout à fait possible de compter un peu de sang bleu dans ses veines.

     

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    Charlemagne (742-814)

    En 1986, la revue "Nos ancêtres et Nous" a étudié la descendance de Charlemagne et a conclu que "depuis au moins 5 générations, tout français de souche descend de cet empereur." Ce "père de l'Europe" mérite bien son surnom car il se retrouve inlassablement dans la plupart des généalogies ancrées au-delà du XVIIe siècle. Les descendants des Carolingiens se compteraient donc par dizaines de milliers et 9 français sur 10 descendraient d'un roi !

    Alors, pensez-vous, comment faire ? D'abord, remonter le temps. C'est mathématique, plus le nombre de ses ancêtres augmente et plus grande est la chance de retrouver des nobles dans son ascendance. Sur 10 générations, l'un de ses 1024 ancêtres est forcément issu d'un autre milieu social. Pour la plupart des familles "ordinaires", l'étude des registres paroissiaux permet de remonter sa généalogie jusqu'aux années 1650. On peut quelquefois gagner quelques décennies supplémentaires en "chassant" les contrats passés chez les notaires.

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    Ensuite, on va surtout s'intéresser aux femmes ! Un épithète d’honneur placé devant son patronyme comme « damoiselle », fille de « noble homme » ou de « noble dame », de « hault et puissant seigneur » ou « haulte et puissante dame », de « dame douairiere » ou bien encore de « sieur de » comme un titre d'écuyer ou de chevalier, l'occupation d'une charge, un patronyme suivi d'un nom de terre,... sont autant d'indices à vérifier.

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    Les merlettes

    Il ne reste plus qu'à creuser, fouiller, chercher, se documenter et s'armer de patience et de courage. Pour nous aider dans notre quête, les associations généalogiques et les services d'archives mettent à disposition de nombreux ouvrages et documents traitant de la généalogie particulière de la noblesse. Leurs conseils avisés évitent les pièges des "vendeurs de merlettes", ce petit oiseau que l'on trouve fréquemment dessiné sur les blasons, et leurs généalogies de complaisance dans lesquelles il n'ont pas hésité à "valider" les fausses prétentions de ceux désirant "s'ensoucher" sur d'autres tiges que celles qui les avaient portés."

     

    Biblio. "Généalogie facile - réaliser son arbre" - Hachette Collections, 2008 - "Larousse de la Généalogie" 2002 -"Revue française de Généalogie" n° 163 - Avril-Mai 2006 - "Votre généalogie" n° 76, 77, 78 - 2017 - "Gé-Magazine" n° 218.

  • Quand l'habit ne fait pas le moine, ni la particule le noble

    Car non, mille fois non : la particule n'est pas systématiquement synonyme de noblesse. De nombreuses familles nobles n'en portent pas et de nombreuses familles non nobles en ont une. Parmi celles-ci, on peut citer la famille de Gaulle, une famille subsistante d'ancienne bourgeoisie française originaire de Châlons-en-Champagne.

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    Charles de Gaulle (1890-1970)

    Jusque vers la fin du XIXe siècle et la mise en place des livrets de famille, les patronymes n'ont pas d'orthographe. Au fil du temps, l'écriture des noms va varier. Des habitudes vont être prises, Ainsi, si, par exemple, une famille La Place réussi à acquérir une terre à Manneville, elle va ajouter ce nom à son patronyme, s'appelant dès lors "La Place de Manneville". Un simple "signe extérieur de richesse"qui va engendrer cette "particule de courtoisie", utilisée autrefois à foison par les curés envers leurs paroissiens les plus influents, faisant de Jacques Dupré, Jacques de Dupré.

    Nombre de familles avec un patronyme composé d'un nom de terre n'ont jamais été anoblies et, pour certaines, n'ont jamais ni prétendu, ni revendiqué de l'être. C'est le cas de la famille de Dominique de Villepin, une famille subsistante d'ancienne bourgeoisie française, originaire de Bourgogne, puis établie en Lorraine.

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    Château d'Estaing (Aveyron)

    D'autres familles de "fausse noblesse ont "aménagé" ou "rallongé" leur patronyme au cours des XIXe ou XXe siècle. C'est le cas des Giscard, devenus Giscard d'Estaing en 1922. Sa famille, une famille de la bourgeoisie est originaire de Lozère.

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    Jacques et Bernadette Chirac née Chodon de Courcel

    Enfin, même doté d'une particule, depuis la Révolution française, et la suppression de la Noblesse décidée le 23 juin 1790, on ne peut se qualifier de noble mais seulement de descendant de noble. Encore faut-il, pour être considéré comme issu de la noblesse, descendre "en ligne directe" d'une famille autrefois anoblie et non grâce à une branche collatérale. Pour exemple, Alphonse Chodron de Courcel a été anobli en 1867 par Napoléon III. Madame Chirac, née Chodron de Courcel, descendante d'un frère de l'anobli, ne saurait se dire noble.

     

     

    A suivre

    Biblio. "Généalogie facile - réaliser son arbre" - Hachette Collections, 2008 - "Larousse de la Généalogie" 2002 -"Revue française de Généalogie" n° 163 - Avril-Mai 2006 - "Votre généalogie" n° 76, 77, 78 - 2017 - "Gé-Magazine" n° 218.

  • La Noble Maison d'Harcourt en Normandie

    La noblesse, le plus envié des trois ordres pour son prestige, ses droits et privilèges, son assise foncière et son mode de vie, domine le monde rural, en Normandie comme ailleurs sur tout le royaume. Au XVe siècle, on comptait dans notre belle province sept comtés et 4 000 fiefs nobles. Une densité nobiliaire forte, toutefois en rapport avec l'importance du duché.

    Parmi la noblesse nobiliaire normande, la Maison d'Harcourt est l'une des plus anciennes grandes familles subsistantes. D'extraction féodale, la filiation de la maison d'Harcourt est suivie depuis l'an 1094.

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    Armes de la Maison d'Harcourt

    Nous sommes à l'automne 911. Le roi des Francs Charles III le Simple (879-929) et le chef Viking Rollon le Marcheur (+ 928) viennent de parapher le traité de Saint-Clair-sur-Epte. En contrepartie de l'arrêt de ses pillages, Rollon reçoit du roi Charles le Simple un vaste territoire entourant Rouen, compris entre l'Andelle et la mer , qui deviendra, environ cent ans plus tard, le duché de Normandie.

    De retour sur ce qui est dorénavant ses terres, Rollon va récompenser lui-même ses principaux fidèles, ceux qui étaient à ses côtés lors de ses expéditions contre les Anglais et les Neustriens, en leur distribuant des terres. Parmi elles, la seigneurie d’Harcourt, près de Brionne. Elle va échoir à Bernard le Danois.

    Le personnage est connu par la chronique du chanoine Dudon de Saint-Quentin (960/970-1026/1043). Bernard le Danois serait le père de Torf et, ainsi, à l’origine de deux grandes familles anglo-normandes, les Beaumont et les Harcourt. Si l'on ne possède pas de preuve d'une filiation entre Bernard le Danois et Torf, cette filiation est cependant mentionnée par de nombreuses généalogies et a été reconnue par les rois de France, comme en attestent notamment les lettres patentes octroyées par Louis XIV pour l'érection du duché d'Harcourt en 1700.

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    Philippe d'Harcourt, Evêque de Bayeux, fils de Robert Ier d'Harcourt

    et petit-fils d'Anquetil d'Harcourt, seigneur d'Harcourt

    Turquetil (960-1020), le fils de Torf, baron de Tourville, sera le gouverneur de Guillaume le Conquérant durant sa minorité. Son fils, Anquetil, sera le premier seigneur d'Harcourt connu sous ce nom. Après lui, son fils Errand d'Harcourt aurait participé en 1066 aux côtés de Guillaume le Conquérant à la conquête de l'Angleterre. La filiation suivie commence avec Robert Ier d'Harcourt, dit le Fort, mort avant 1118, peut-être frère ou neveu d'Errand d'Harcourt.

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    Le château d'Harcourt (XIIe siècle )

    Cette terre d'Harcourt se situe au centre-ouest du département de l'Eure. Appartenant à la région naturelle de la campagne du Neubourg, elle occupe un territoire compris entre la vallée de la Risle, à l'ouest, qui marque la limite avec le Lieuvin et une petite vallée sèche, à l'est, dans laquelle serpente la voie verte Évreux-Le Bec-Hellouin. Un premier château y fut construit vers le XIe siècle. Édifié en terre et en bois, et ceint d’une palissade et d’un fossé, il fut remplacé au cours de la seconde moitié du XIIe siècle par un édifice en pierre, l’œuvre de Robert II d'Harcourt (1142-1212), compagnon de croisade de Richard Cœur de Lion (1157-1199).

    A suivre...

     

    Biblio. "Généalogie facile - réaliser son arbre" - Hachette Collections, 2008 

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    "Votre généalogie" n° 76, 77, 78 - 2017

    "Gé-Magazine" n° 218.