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Quand un normand écrit la première musique de film de l'histoire du cinéma...

17 novembre 1908. Paris, 9ème arrondissement, salle de cinéma de la rue Charras. Les spectateurs présents vont assister à la première mondiale d'un film muet produit et réalisé par la nouvelle société de production « Le film d'Art ». Une « pièce cinématographique » en noir et blanc d'une durée de 15 minutes. L’œuvre a pour titre : « L'assassinat du duc de Guise ».

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L'affiche du film

C'est un film d'André Calmettes (1861-1942) et de Charles Le Bargy (1858-1936), fondé sur un scénario d'Henri Lavedan (1859-1940), membre de l'Académie française. Il relate le célèbre épisode de l'histoire de France qu'a été la journée du 23 décembre 1588 au cours de laquelle Henri Ier de Lorraine (1550-1588), duc de Guise, rival du roi Henri III (1551-1589), est convoqué au château de Blois. A l'affiche, des acteurs, pour la majorité d'entre-eux sociétaires de la Comédie française : Charles Le Bargy (1858-1936), Albert Lambert (1865-1941),Gabrielle Robinne (1886-1980), Berthe Bovy (1887-1977)  et Albert Dieudonné (1889-1976) qui incarnera en 1935 le célèbre Napoléon d'Abel Gance (1889-1981).

 

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André Calmettes (1861-1942)

Pour couvrir le bruit des spectateurs, André Calmettes va avoir cette idée novatrice pour l'époque d'un accompagnement musical. Bien sûr, il ne s'agit pas encore d'enregistrement mais d'une musique jouée sur place soit par un orchestre, soit par un instrumentiste.

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Portrait de Camille Saint-Saëns en 1903 par A. Rossi.

Il fait appel au musicien de souche normande, Camille Saint-Saëns (1835-1921). Compositeur d'une douzaine d'opéras dont le plus connu, « Samson et Dalila », date de 1877. L'homme a aussi à son actif de nombreux oratorios, symphonies, et autres concertos. En cinq tableaux, la partition qu'il livre à Calmettes est tantôt d'allure martiale, tantôt proche de la musique de ballet. Le tout brosse un décor sonore tour à tour élégiaque, dramatique, profane et religieux.

Avec cette création, Camille Saint-Saëns prend une place particulière dans l'histoire du Septième Art. A 76 ans, il devient le tout premier compositeur de renom à écrire pour le cinéma naissant

Non seulement « L'Assassinat du duc de Guise » sera un immense succès populaire, mais grâce à ce film, le cinéma muet va se renouveler. Car, outre l'introduction d'une musique d'accompagnement, afin de donner plus « de vie » aux projections, les réalisateurs vont faire appel soit à des bonimenteurs soit encore à des synchronisations avec des acteurs ou des chanteurs cachés derrière l'écran.

Quant à Camille Saint-Saëns, l'année de sa mort, il est en Normandie, au Casino de Dieppe où il donne le 6 août 1921 un concert de 7 œuvres marquant ses 75 ans de carrière de pianiste.  De retour à Alger où il réside le plus souvent, il meurt à l'hôtel de l'Oasis, en prononçant, selon la légende, ces derniers mots « Cette fois, je crois que c’est vraiment la fin. » Ses funérailles sont célébrées le 24 décembre 1921 à l’église parisienne de la Madeleine. Sa dépouille est inhumée le même jour au cimetière du Montparnasse.

 

 

Biblio. « Études Normandes » - Revue n° 16 - Dec. 2020-Fev.2021

Commentaires

  • Merci.
    Je viens, encore d’apprendre des chose.
    J'ai trouvé une autre référence : https://www.cinezik.org/infos/affinfo.php?titre0=20080507101904

  • Merci pour cette visite et ce lien !
    Cordialement à vous,

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