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Les malheurs de Sophie

"Je ne veux pas que mon testament soit remis à un notaire ou tout homme de loi, mais que tout soit fait à l'amiable entre mes enfans et petits enfans sous le contrôle de mon fils Gaston, auquel je recommande l'avenir de mes pauvres petits Louis et Gaston de Malaret* qui n'auront pas de quoi vivre s'il ne leur vient en aide et s'il ne leur laisse après lui une partie de mon capital."

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"Je ne veux pas que mon testament soit remis à un notaire" : Méfiance ou défiance ? De toute façon, une entrée en matière qui surprend d'une femme qui a toute sa vie prouvé son goût pour l'ordre et le respect des conventions.

Dès 1869, la Comtesse de Ségur, prenant conscience à la fois de sa fragilité et du temps qui passe, décide de rédiger ses dernières volontés : neuf documents au total, soit une lettre non datée écrite à son fils aîné Gaston suivie de huit testaments ou codicilles.

Issue d'une grande famille de noblesse russe, fille d'un comte qui,en 1817, choisit de s'exiler en France, Sofia Fiodorovna Rostoptchina (1799-1874) a épousé par amour à seulement 19 ans, Eugène de Ségur (1798-1863). Le couple aura huit enfants , quatre garçons, Gaston (1820-1881), Renaud (1821-1822), Anatole (1823-1902) et Edgar (1825-1920) et quatre filles, Nathalie (1827-1910), les jumelles Henriette (1829-1908) et Sabine (1829-1869), et Olga (1835-1920).

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Portrait de la comtesse de Ségur par Orest Adamovich Kiprensky, 1823.

Délaissée par un mari volage qui, préfère le vie parisienne et ne rend visite à sa famille qu'en de très rares occasions, c'est en Normandie, au château des Nouettes, à Aube (Orne), cadeau de mariage de son père, qu'elle va passer la plus grande partie de sa vie. Là, elle consacre son temps et toute son affection à ses enfants et, plus tard, à ses petits-enfants. C'est pour ces derniers qu'elle va s'amuser à écrire des histoires moralisatrices, composées de saynètes et inspirées de la vie quotidienne des "bonnes familles".

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Le château des Nouettes - Aube (Orne)

Elle publie son premier ouvrage, "La santé des enfants", un livre de pédiatrie truffé de conseils médicaux, en 1855. Vont suivre notamment une vingtaine de romans parmi lesquels "Les malheurs de Sophie", "Les petites filles modèles", "Un bon petit diable", "Le Général Dourakine",... des ouvrages qui feront d'elle l'un des plus grands écrivains de littérature enfantine française.

Décédée à Paris le 9 février 1874, inhumée à Plumeret (Morbihan), sur sa tombe ont été gravés ces quatre mots qui résument toute sa vie "Dieu et mes enfants".

 

*Louis et Gaston de Malaret sont les enfants de sa fille ainée Nathalie.

Biblio. Revue "Historia" - Mars 2013.

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